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Etape du vendredi 4 juin 2010 - Siguiri (Guinée-Conakry) / Kita (Mali) - 180km

10h : départ de Siguiri (Guinée-Conakry). Nous montons dans le camion 19 tonnes de la caravane. Un 6 roues Renault DCI 17cv conduit par Aboubacar, chauffeur professionnel chez Binke Transport à Bamako, en compagnie de Doumbia, le mécanicien officiel de la caravane, administrateur du garage auto Le Meguelan à Bamako et Sorry, chef de l'approvisionnement de la caravane. L'occasion de faire connaissance plus avant et de partager le thé.

Sorry, Doumbia et Arnaud Sorry servant le thé dans le camion Aboubacar, chauffeur de véhicule N°10, camion 19T  

14h : nous escortons le bus-cuisine au poste de police de la ville pour qu'il rentre à Bamako pour réparation. Nous adressons nos félicitations aux chauffeurs pour leur courage et leur détermination. Les cuisiniers sénégalais restent avec nous, leur santé s'améliorant. Les tiep-dien sont de retour.

La caravane de l'intégration quittant la Guinée Le camion-cuisine un peu tordu Les chauffeurs camouflés au volant du Camion-cuisine

16h : passage au poste de douane de sortie de Guinée-Conakry

Les enfants de Guinée disent au revoir à la caravane

Improbable route
Début de la piste de l'impossible. Selon les dires des villageois, aucun véhicule n'étaient passés sur cette route depuis des années.
 
La surprise du petit guinéen devant le passage du convoi dans son village Tout le monde debout au passage de la caravane

Utilisée le plus souvent par les charettes et les motos des contrebandiers pour passer de Guinée au Mali. Pour preuve, nous ne verrons pas de douane malienne, ni de poste de contrôle : nous entrons au Mali par la petite porte. Nous serons bloqués à de multiples reprises dans des passages difficiles. 

Passage sur l'eau sous l'oeil de la caméra de la caravane Le 19T en miroir Les contrebandiers s'accrochent à la caravane
Passage difficile pour les bus des caravaniers Improbable route

Les véhicules vont souffrir de ce choix de route, ainsi que les caravaniers au bout de leurs forces, sans eau, ni rourriture depuis le matin. La solidarité sera la grande gagnante de la journée, tant nous avons su nous unir pour sortir les véhicules des blocages fréquents.Tous les véhicules sans exception auront subi des dégradations sur cette route : pare-choc arraché, barre de protection tordu, roue crevée, carrosserie rayée. 

La caravane s'embourbe sur la route des contrebandiers
20h : Dans un énième passage, le car-podium, le semi-remorque d'animation, reste bloqué. Le creux entre la descente et la montée aura raison de la grandeur et du poids du camion. L'arrière de la remorque touche le sol dans la descente et le tracteur se lève sous l'effet de la montée raide qui suit, ce qui fait patiner les roues et immobilise ce véhicule pour la deuxième fois en quelques centaines de mètres. Nous employons des crics 32 tonnes, des pierres pour caler les roues, un camion 19 tonnes pour tirer avec une chaine avec l'appui d'une trentaine de caravaniers solidaires dans l'effort pour pousser le véhicule. 
23h : La situation du véhicule, le manque de matériel et notre fatique nous poussent à laisser le véhicule sur place, en pleine brousse malienne. Nous prenons la route pour Corokoni, le prochain village à 2.5 Km. A notre arrivée, le légendaire accueil malien nous reconfortera : bouillie (riz sucré) et eau feront du bien. C'est également la fête dans le petit village de Corokoni. Un mariage est célébré depuis le matin jusqu'au lendemain. Nous féliciterons le marié en partageant le thé et certains assisterons aux danses suaves des locaux sur les rythmes maliens et ivoiriens : et chilili, et chilili, et chilili.
0h00 : Départ de Corokoni. Le colonel Sissoko, le chauffeur Abou et son aide resteront la nuit près du car-podium, en brousse. Le reste des caravaniers continuent l'interminable route en direction de Kita.
3h : un véhicule de renfort venu de Kita nous rejoint, avec à son bord, eau potable, pain et sardines. Les caravaniers se réveillent pour remplir leur ventre. L'exaspération est présente. Une nouvelle fois, le courage des chauffeurs est à souligner, sur la route dans des conditions extrêmes depuis le matin. 
6h : arrivée à Kita au centre d'accueil de la mairie. - Le jour se lève, certains se laveront, d'autres s'endormiront rapidement pour récupérer de cette journée inoubliable.

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